Mai 2016 - Envolée 2016

3 mai:
Vol d'essai.
 Ce matin a été passé au hangar avant un vol d'essai.
 Au programme, installation du support de sondes de température étagées dans la sortie de refroidissement pour essayer de détecter un éventuel gradient vertical.
 Comme à l'habitude, le support est collé à la colle bi-composants. Les sondes 2 à 4 sont ensuite installées au scotch alu.










 Nous recapotons ensuite et plaçons la sonde 1 sur le bord d'attaque supérieur de l'entrée d'air gauche pour pouvoir détecter une fuite d'air chaud par l'avant.












 Et puis nous partons en vol direction l'altisurface de Cipières. En pilote, le père, et comme toujours, je suis l'ingénieur d'essai, on finit par se spécialiser à la longue, comme un couple, moi je fais la vaisselle et toi l'aspirateur, quoique...
 Revenons à nos moutons. Dés le roulage, je note que par moments, des volutes d'air chaud passent devant la sonde 1. Nous nous alignons ensuite au décollage, j'ai fermé les volets de capot au maximum. Décollage, montée initiale, ça chauffe sur la sonde 1 (je jubile intérieurement), puis nous partons au nord. Je fais un relevé à 4500 ft, 150 km/h. Température extérieure 13°C, température sonde 1, 28°C. Les tempés sortie refroidissement sont dans un mouchoir, 80/83/82.
 Puis j'ouvre un peu le volet de sortie. La sonde 1 indique alors la température extérieure signifiant l'arrêt de le fuite devant la sonde.
 Nous arrivons à 5500 ft pour un run à 2750 tpm en palier, volet fermé au maximum.
 La sonde 1 indique 9°C, comme la température extérieure, les sondes 2 à 4 sont toujours collées à 80/80/79.
 Zut ! me dis-je.
 Je demande au père de mettre un peu de pied pour déraper. Pied à gauche, la sonde 1 grimpe à 15°C.
 A ce stade, je me dis que ça fuit bien un peu, mais pas autant que j'espérais, ou peut être à un autre endroit de l'entrée d'air.
 Cipières apparait sous nos ailes, pas de moutons, vent faible, Papa fait la reco et nous pose.

 Nous devisons au calme sur ces résultats. On a la réponse pour le gradient vertical de température, il n'y en a pas, ça se mélange bien avant de sortir.
 Concernant la fuite, nous convenons qu'il faudrait placer des sondes tout autour de l'entrée d'air pour avoir une vision plus précise. On commence par décoller la sonde 1 pour la décaler vers la gauche, on verra bien le résultat au vol retour.

 Nous repartons ensuite sur Mandelieu et ne mesurons aucune fuite avec la nouvelle position. La fuite semble donc localisée près du cône, lieu qu'il va falloir investiguer plus en détail.

 Je dois aller à Brive vendredi avec le Jojo, je vais donc passer au hangar demain pour positionner les 4 sondes, judicieusement, enfin je l'espère.
 J'ai envie de tendre un fil support vertical à proximité immédiate du cône pour y attacher les sondes afin d'explorer en 3D et pas seulement en surface. Je vais aussi en coller une à l'intérieur du prépuce (désolé) pour voir si il joue bien son rôle de pressurisation et si ça ne fuit pas par là également.

4 mai:
Je suis passé au hangar cet après midi pour déplacer les sondes et préparer mon prochain vol de vendredi. J'ai donc fixé une cordelette devant l'entrée d'air comme support des sondes. J'espère que ça va tenir.






















8 mai:
Vendredi dernier j'ai fait l'aller retour Cannes/Brive pour emmener de la famille sur place. Le vent soufflait fort, notamment sur les Cévennes où de fortes turbulences étaient prévues. En montant au FL85 on a pu éviter tout ça, mais après le Larzac il a bien fallu descendre, et à Brive ça soufflait vraiment, mais j'ai réussi à me poser. J'ai profité de ce vol pour effectuer quelques relevés avec mes sondes dans l'entrée d'air.
 D'abord, mon bricolage a tenu. Ensuite voici les températures, ou plutôt, écarts de températures par rapport à l'extérieur que j'ai notés.
La sonde du haut (n°1 sous le prépuce) , puis 2 à 4 étagées vers le bas.
Dans l'ordre à chaque fois:
Volet fermé: +22°/+18°/+13°/+12°
volet ouvert: +14/+10°/+9°/+9°

 Puis, avant de repartir j'ai déplacé les 2 dernières sondes vers le bas (photo ci contre). Elles indiquaient +6°/+6°, les 2 premières que je n'avais pas déplacées étaient en phase avec les mesures de l'aller.

Il y a donc bien de l'air chaud qui sort latéralement du cône d'hélice, la plus grande partie (plus chaude) dans zone du haut.
 Comme je n'ai aucune idée du débit de fuite, il va falloir prendre des mesures pour le stopper.

A Papa:
Je sais comment lever le doute sur l'éventuel rayonnement des cylindres sur les sondes.
La fuite a l'air d'être localisée près du cône ce qu'ont montré nos premières mesures sur la lèvre supérieure. Par contre ça fuyait pas côté extérieur.
Je suggère donc de déplacer le fil tendu vers l'extérieur qui restera néanmoins devant le cylindre. Si à cet endroit, on mesure la température extérieure c'est que le rayonnement est négligeable, d'autant qu'on sera plus proche de la tête de cylindre plus chaude.
Sinon je fais remarquer que la température mesurée cet aprem dans le coin entre le cône et capot sup est du même ordre de grandeur que celle mesurée devant la lèvre qui n'était pas rayonnée, environ 15° de plus que l'extérieur.
J'ai réfléchi pendant la petite sieste que j'ai faite après mon appel, et je pense que si on est venu à bout des fuites capot, il va falloir que je m'occupe des fuites de devant.
Soit on fait une niche de chien, mais ça m'em..., soit on bouche ce qui fuit encore. Et ça fuit où? Autour du cône!
 Encore en partie sup, mais vraisemblablement par les côtés et dessous.
Tu m'as fais remarquer en plus que pour l'huile, ça serait bien de garder cette partie pressurisée.
Alors comment faire?
Je propose de faire mes plastrons d'entrée d'air, dont d'ailleurs nous devons réfléchir à la fixation. Je vais les mouler directement sur place pour que ça se plaque bien sur l'existant. Ensuite je vais finir le prépuce avec une partie solidaire du capot inférieur et les deux autres parties intégrées aux plastrons de manière à fermer le cercle. Ensuite je vais coller un abradable à l'intérieur du prépuce en polystyrène extrudé pour jointer, le cône dessinera son passage en tournant. Les abradables, c'est la méthode utilisée sur les réacteurs pour limiter le jeu du fan avec le conduit.
De cette manière, on peut toujours mettre et démonter les capots, car le joint est autour du cône et pas sur l'arrière ce qui empêcherait de les démonter.
Ça ne remet pas en cause la pertinence de la cloison centrale.
 
De Papa:
 Pas volé aujourd'hui. J'ai installé la nouvelle bande thermique sur le pot. Ce doit être de la fibre de verre. Didi m'a suggéré de la poser après l'avoir trempée dans l'eau, ce que j'ai fait.
C'est plus facile à poser, et surtout ça évite les poils qui volent! J'ai vu (après!) que le fabricant recommandait le port d'un masque.
J'ai repositionné les thermo-couples culasse et j'ai pris les côtes pour faire une séparation des plenum d'entrée.
Suite dans la semaine, si tu veux.
bisous.

12 mai:
 Journée de travail au hangar hier, nous avions l'intention de bien avancer ce qui pouvait l'être avant l'Envolée qui commence demain.
 Nous avons commencé par un petit vol sur la mer et sous la couche bien basse hier, pour évaluer l'effet rayonnement des cylindres sur les sondes thermiques placées dans l'entrée d'air. Cet effet est évalué à 2°C et ne remet pas en cause nos mesures de fuites chaudes précédentes. Il fallait juste lever le doute en plaçant les sondes à un endroit où ça ne fuit pas, mais devant les cylindres, c'est fait.

Au programme ensuite, faire une cloison interne de séparation gauche/droite du plenum supérieur, chantier terminé avec succès. A noter l'introduction d'une technologie à base de poils, qui plait beaucoup au père, pour traquer les fuites d'air. (techno emprunté sur un jet d'affaire qui utilisait ça pour l'étanchéité des ailerons).
 Les poils font l'étanchéité avec le capot sup, mais aussi avec la flasque du cône d'hélice.





Nous avons également installé un bout de prépuce supplémentaire sur le capot inférieur  en attendant de fermer le cercle avec les futurs
plastrons d'entrées d'air.
 Le prépuce a été moulé vite fait avant hier sur moule. Trois bandes de galon de verre 300 gr et résine polyester.
 Fixé en position avec des cales d'épaisseur et collé à la résine polyester épaissie au microballon.




Les "abradables" sont collés dans le prépuce et ont été pré-rodés à la main: belle étanchéité !
La même chose a été faite sur la partie supérieure.

Sur cette vue plongeante entre avant moteur et flasque d'hélice, on voit à peine passer la lumière à travers la mousse de l'abradable.

Tout ça nous a occupé la journée, sans trainer. Nous n'avons pas pu commencer les plastrons, j'avais pourtant amené tout le matériel. On attendra le retour de l'Envolée pour s'y mettre.

Pour finir, j'ai redispatché nos sondes de tempé mobiles.
1 et 2 à l'arrière de chaque demi-plenum sup, la 3 au niveau des accessoires (démarreur/alternateur) et la 4 en sortie de circuit refroidissement.

Lot de bord préparé, nous sommes prêts, mais la météo n'a pas l'air géniale pour vendredi :(




27 mai:
L'Envolée 2016.
 Un petit mot pour vous dire que l'Envolée s'est bien passée et que nous sommes encore bien vivants ! Désolé pour cette longue pose, j'étais complètement surchargé de boulot. J'ai encore un planning bien rempli et je suis à la bourre pour la préparation de mon intervention au colloque de Cachan.

 L' Envolée était un bon cru, avec une météo au départ pas terrible, mais nous avons réussi à rejoindre Lacave vendredi soir en compagnie de l'équipage Poncho père et fils et leur Husky N205PC.
 Les Peuzin du nord et leur valeureux Skyranger ne sont arrivés que le lendemain, coincés qu'ils étaient dans le pot de chambre de Grenoble complètement bouché.

Lacave samedi matin.
 Deuxième journée potable après dissipation du brouillard matinal, mais beaucoup de vent en Dordogne et en Corrèze. Hébergement le soir à Egletons et accueil toujours très sympa des autochtones.

Egletons.
 Dimanche tout aussi venteux, les Peu du nord sont allés taquiner la clôture en fin de bande à Lagarde Enval à cause d'un méchant vent de cul inopiné en courte finale. Bon choix, car remise de gaz interdite cause ligne à haute tension. Pas de casse, juste une suée qui leur a valu une double étoile délivrée officiellement le soir par notre organisateur (décoration accordée pour faits d'arme). J'ai aussi eu droit à une étoile, "pour remise de gaz à Montfaucon" dont je suis finalement assez fier!

Villefranche de Rouergue.

 A noter le très beau Stinson de Hans (cdb 380 chez Lufthansa).
 Lundi, beau temps, mais toujours du vent, j'ai pu poser sur la petite bande face au nord à Lagleygeolle, une première pour moi, assez technique avec une approche décalée et une piste très courte, mais avec du vent dans l'axe. Toujours un accueil super sympa chez Marti à St Cernin, ainsi qu'à Galinat où nous avons visité les ruches d'abeilles du proprio.

St Médard

St Cernin..
 J'ai fait une bonne moisson d'images avec la GoPro au-dessus du pare brise et la Drift en bout d'aile.
 Cette année, j'ai fait quelque chose de nouveau pour les prises de vue, j'ai suivi mes petits copains pendant leurs approches à 40 mètres derrière légèrement décalé à droite, c'est d'un bel effet mais demande beaucoup de concentration pour suivre le camarade dans ses évolutions et remettre les gaz en courte assez tôt pour éviter le relief.

Peyrillac.


Superbe Ambassadeur Suisse d' Alex (cdb Easyjet), un nouveau participant très motivé.

 Je ferai un montage vidéo quand j'aurai le temps.

Lagleygeolle.
 Loupiac.
 St Médard.



Commentaires des internautes.
 Un petit mot mot pour Rémy qui m'a laissé un message sur avril concernant les températures sous capots, et avec qui j'ai échangé des infos. Rémy s'est intéressé au problème d'asymétrie des entrées d'air il y a quelques années et je vais publier ses résultats. Je suis un peu trop occupé en ce moment, mais je prends le temps bientôt. Merci.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire